
Président national du TIM, vice-président de la FJKM et PDG du groupe Tiko, l’ancien président joue sur ces trois titres pour assouvir son ambition de reconquérir le pouvoir.
L’ancien président Marc Ravalomanana est rentré hier à Tana après un déplacement à Toliara durant le week end. A Toliara où il a assisté à l’inauguration d’un temple FJKM. Pour cette inauguration, l’ancien président a endossé son maillot de vice-président laïc de l’église reformée. Il a représenté le pasteur Lala Rasendrahasina. Homme politique qu’il est, Marc Ravalomanana était à Toliara, pas uniquement pour le compte de la FJKM. Le président national du TIM a profité de son déplacement dans la Cité du Soleil pour rencontrer les militants locaux de son parti. Mais, ce n’est pas tout. En tant que PDG du Groupe Tiko, il n’a pas manqué de visiter Magro Toliara. Le site est devenu un dépotoir après les pillages du 26 janvier 2009. Avant de rejoindre la Capitale hier, l’ancien président a visité plusieurs quartiers de la ville de Toliara. Visiblement, Marc Ravalomanana joue sur ses trois titres pour faire monter sa cote de popularité en vue des présidentielles de 2018.
Eligibilité. Pour bon nombre d’observateurs, Marc Ravalomanana figure jusqu’ici parmi les candidats favoris aux présidentielles de 2018, au même titre de l’actuel président Hery Rajaonarimampianina et l’ancien président de la transition Andry Nirina Rajoelina. Par contre, sa situation juridique et judiciaire reste floue après les assises de réconciliation nationale organisées par le FFKM au CCI Ivato. Ces derniers temps, en faisant de la provocation sur l’affaire relative au Magro d’Ankorondrano, le président national du TIM lance un ballon-sonde pour faire réagir le régime sur sa véritable situation et ce deux ans avant l’élection de 2018. Comme Marc Ravalomanana, l’ancien président de la transition Andry Rajoelina ne serait pas à l’abri des coups bas politiques pouvant compromettre son éligibilité. Conscient de cette manœuvre, le chef de file du Mapar opte pour la prudence en se gardant de faire des déclarations politiques accablant les dirigeants actuels.
« Troisième voie ». L’éventuelle inéligibilité de Marc Ravalomanana et d’Andry Rajoelina ne sera pas un « Ni…Ni… », mais un simple jeu politique, normal pour certains, mais machiavélique pour d’autres. Déjà, les débats sur la possibilité d’une « troisième voie » sont lancés dans les coulisses. Quatre noms sont cités : Omer Beriziky (ancien premier ministre), Hajo Andrianainarivelo (ancien vice-premier ministre), Camille Vital (ancien premier ministre) et Edgard Razafindravahy (ancien PDS d’Antananarivo). Les trois derniers se sont déjà présentés en 2013, tandis qu’Omer Beriziky a choisi de rester neutre à la tête de son gouvernement d’union nationale. Actuellement, l’ancien ambassadeur de Madagascar auprès de l’Union européenne est poussé vers 2018, mais il est déjà confronté à des tentatives de harcèlement politique. En tout cas, force est de constater que les Présidentielles de 2018 se préparent deux ans avant. Le président Hery Rajaonarimampianina a fait savoir sa position en déclarant qu’il est contre une élection anticipée.
- Eugène