
Dans huit jours, ce sera la fête des amoureux. Les publicités sont déjà diffusées à la télé et à la radio, les boutiques font des promotions de leurs articles, les organisateurs événementiels font preuve de créativité pour avoir plus de monde. Pourtant, la majorité de la population n’a malheureusement pas les moyens…
La Saint-Valentin, il faut l’admettre, est intégrée dans la culture d’une partie de la société malgache. Elle ranime le feu de l’amour risquant parfois de s’éteindre à cause de la routine, le jour favorable pour la réconciliation pour les amoureux qui se sont tourné le dos pendant 11 mois ! Le moment où les couples se souviennent de leur première rencontre en disant « Te rappelles-tu… ? ». Oui, la belle époque durant laquelle les fronts n’étaient pas ridés. À présent, cette époque se conjugue à l’imparfait. Et qu’en est-il du futur ? Il est incertain.
Pour ceux qui occupent la base de la couche sociale, ils n’ont jamais eu le temps de célébrer l’anniversaire de leur mariage, alors comment pourront-ils éprouver une vive réjouissance à une fête créée par un prêtre chrétien vivant à Rome au IIIe siècle ! En outre, l’inquiétude et la finance ont fait de ces couples des stoïques. Penchés sur les factures de la Jirama, les bulletins de notes des marmailles, le loyer impayé, les jeunes parents n’ont plus le temps de mettre un petit cercle sur le calendrier à la fameuse date du 14 février. D’ailleurs, les cadeaux coûtent aussi chers que les provisions de trois mois. « Nous sommes réalistes, il le faut. Comme tous les couples, nous voulons le faire, mais notre budget ne le permet pas. Donc, nous remettons nos pieds sur terre, et continuons notre vie. Avec ou sans la Saint-Valentin, ça ne change rien ! », s’exprime Mbola Henintsoa, une jeune maman de 27 ans. Impossible de puiser dans les économies en l’espace de 24 heures, « demain c’est loin » disait l’autre.
À vrai dire, à Madagascar, peu de gens ont la chance de lever leurs verres le 14 février. Pour certains, pas besoin d’exprimer ses sentiments pour un jour. Le vrai amour s’installe dans le salon pour toujours !
Iss Heridiny