Madagascar compte plus de 2 millions d’hectares de zones humides qui regorgent de merveilles de la biodiversité, mais elles sont de plus en plus menacées.
21 sites RAMSAR s’étendant sur 2 147 911 hectares. Les zones humides à Madagascar représentent la richesse de sa nature et de sa biodiversité. Elles sont, cependant, en déclin et leur restauration est une nécessité absolue pour espérer renverser un jour la tendance. « Il est temps de restaurer les zones humides », souligne le thème choisi pour la célébration à Madagascar, hier 2 février 2023, de la Journée mondiale des zones humides. Pour le pays, cependant, il est bien plus que temps de mener ce travail de restauration. En effet, la situation locale appelle à davantage de vigueur dans cet appel à la restauration. Il y a urgence car pour la Grande île, les zones humides subissent des pressions de plus en plus fortes.
Ambatovy
Hier, la célébration nationale de la Journée mondiale des zones humides, qui marquait également le début de la campagne de reboisement de la région Alaotra Mangoro, s’est tenue à Maromahatsinjo, dans l’aire protégé de Torotorofotsy qui abrite un des sites RAMSAR de Madagascar, dans le district de Moramanga. L’événement a vu la participation de diverses forces vives et des partenaires du ministère de l’Environnement et du Développement Durable, dont la compagnie minière Ambatovy. Celle-ci a pris en charge l’achat des 4 000 jeunes plants autochtones mis en terre, hier, et la préparation de l’aire de reboisement qui s’étend sur 4 ha. Des employés de cette compagnie ont également participé aux activités de reboisement, aux côtés des autorités, de nombreux enfants et de simples citoyens. Faut-il rappeler que l’aire protégée de Torotorofotsy fait partie des sites de compensation en biodiversité d’Ambatovy. La compagnie dispose d’un programme spécifique consacré à la compensation en biodiversité, dont l’objectif est de parvenir à une absence de perte nette en biodiversité, ou mieux, d’avoir un gain net.
Vie et survie des humains
Force est, toutefois, de constater que les populations n’ont pas encore suffisamment compris la mesure des enjeux de la préservation des zones humides. Pourtant, de celles-ci dépendent la vie et la survie des humains, à commencer par l’alimentation dans la mesure où dans le monde, le riz cultivé dans les rizières (lesquelles sont des zones humides) est la base de l’alimentation de 3,5 milliards de personnes. De plus, les zones humides côtières représentent un élément majeur dans la lutte contre le changement climatique dans la mesure où elles retiennent jusqu’à 55 fois plus de carbone que les forêts tropicales humides. Fragiles, les zones humides se dégradent et disparaissent trois fois plus vite que les forêts qui, elles non plus, ne sont pas épargnées par diverses pressions. Couvrant seulement 6% de la surface terrestre, les zones humides représentent l’habitat et le lieu de reproduction de 40 % de l’ensemble des espèces végétales et animales de la planète. Une bonne restauration des zones humides permettrait une utilisation rationnelle et durable des ressources qu’elles contiennent.
Hanitra R.