Le climat reste tendu entre la Fédération malgache de jeu d’échecs (FMJE) et la Ligue régionale d’Analamanga (LADE). À la suite de la publication d’une note émanant de la ligue, dénonçant certains agissements de l’instance nationale, la Fédération a réagi fermement par la voix de son délégué national, Yves Rakotomaharo. Le conflit porte sur l’Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) organisée par la Ligue Analamanga le 14 juin dernier. Selon la FMJE, cette AGE n’a pas été validée par l’instance nationale, malgré un avertissement préalable adressé à la ligue. « La tenue de cette AGE constitue une violation grave des statuts de la Fédération, notamment en ce qui concerne les règles d’affiliation », a déclaré Yves Rakotomaharo.
Codis
La Fédération estime que cette initiative unilatérale représente un danger pour la stabilité institutionnelle de la ligue elle-même, en remettant en cause les textes régissant le fonctionnement du mouvement national échiquéen. Face à cette situation, la FMJE a adressé une convocation officielle à la Ligue Analamanga pour une audience devant le Codis, prévue le 19 juillet prochain. Cette audience vise à examiner les faits reprochés et à permettre à la ligue de présenter ses explications. Un délai de 15 jours lui sera accordé pour faire valoir ses arguments avant toute délibération. Yves Rakotomaharo a rappelé que « ce n’est pas la première fois que la ligue adopte une posture de défiance vis-à-vis de la hiérarchie fédérale ». Il a invité les responsables régionaux à respecter les structures établies et à œuvrer dans un esprit de collaboration.
Une jeunesse mobilisée
Le gymnase Ankoay à Ankorondrano a accueilli samedi dernier le Tournoi Interclubs par équipes, catégorie Jeunes, organisé par la FMJE. L’événement a été marqué par une forte mobilisation, une ambiance conviviale et un esprit de compétition exemplaire. Ce rendez-vous majeur du calendrier fédéral a réuni 204 jeunes joueurs, répartis en 45 équipes issues de 17 clubs d’Analamanga et d’un club de Moramanga. Tout au long de la journée, les participants ont fait preuve de rigueur, de concentration et d’un bel esprit d’équipe. Les clubs vainqueurs ont été salués pour leur performance et leur discipline, reflet d’un encadrement de qualité. Le tournoi s’est également distingué par sa vocation éducative, offrant aux jeunes un espace d’épanouissement intellectuel et social. La FMJE a remercié l’ensemble des acteurs ayant contribué au succès de cette édition : jeunes joueurs, clubs, parents, arbitres, animateurs et bénévoles.
La préparation pour la participation à l’Afrobasket 2025 est officiellement lancée sous la houlette d’un nouveau sélectionneur, le technicien franco-ivoirien John Douaglin. Depuis ce lundi 7 juillet, 14 joueurs présélectionnés ont entamé leur regroupement dans la ville de Rennes, en France, marquant le début d’une campagne qui s’annonce décisive.
Le coup d’envoi est donné. La Fédération Malgache de Basket-Ball (FMBB) a mis fin au suspense en nommant John Douaglin à la tête des Ankoay. Un choix fort, tourné vers l’international, pour diriger une sélection qui nourrit de grandes ambitions. Connu pour son expérience en tant que coach en France, notamment en Pro B et NM1 et de quelques sélections africaines, sa première mission sera de modeler un groupe compétitif et à montrer un nouveau visage pour l’Afrobasket 2025. C’est à Rennes que la sélection entame la première phase de la préparation, du 7 au 25 juillet. Ce choix du lieu du premier stage n’est pas anodin. Il répond à une logique pragmatique visant à faciliter le rassemblement de la majorité des joueurs évoluant en Europe et aux Etats-Unis et surtout pour mieux préparer la compétition à travers des matchs tests. Un mini tournoi sera organisé les 11 et 12 juillet avec la participation de Madagascar, du Mali, du Cap-Vert et de la République Démocratique du Congo et un match contre la Côte d’Ivoire. La deuxième phase de la préparation se déroule à Valence en Espagne du 25 juillet au 7 août au stade de Valencia avec des matchs préparatoires contres des équipes espagnoles. La troisième et dernière étape se tiendra en Angola du 7 au 11 août avant le début de la compétition du 12 au 24 août.
Mélange
Pour ce premier regroupement, le nouveau staff a convoqué 14 joueurs. L’analyse de cette liste révèle une stratégie claire : celle de fusionner l’ossature des meilleurs joueurs du championnat local avec la puissance et l’expérience des expatriés qui brillent dans leurs clubs respectifs. D’un côté, on retrouve la colonne vertébrale du championnat national avec des joueurs incontournables issus des clubs phares comme la GNBC et le COSPN, entre autres Elly, Livio, Anthony, Arnol, garants de la cohésion et de la fameuse « niaque » malgache. De l’autre, une véritable légion expatriée vient apporter son vécu du haut niveau. La filière française est bien représentée avec des joueurs comme Rija Lahontan, Sitraka Raharimanantoanina, habitués à la rigueur tactique et à l’intensité physique des championnats européens. À cela s’ajoutent l’explosivité de Mathias M’Madi, qui évolue en Espagne, et le profil athlétique de Lovasoa Andriatsarafara, formé dans le très exigeant système universitaire américain (NCAA). Le défi pour le coach John Douaglin sera de créer une alchimie parfaite entre ces deux mondes, de bâtir un collectif où l’engagement des locaux se conjugue à la discipline des expatriés. Les premières séances d’entraînement à Rennes seront cruciales pour poser les bases de son système de jeu et évaluer la dynamique du groupe.
Liste des joueurs
Rija Lahontan – Ail Rousset, France Mathias M’madi – CB Moron, Espagne Austin Rasolonjatovo – Saint Vallier BD, France Elly Randriamampionona – GNBC, Madagascar Kiady Razanamahenina – France Sitraka Raharimanantoanina – Elan Bearnais, France Livio Ratianarivo – COSPN, Madagascar Hasina Rasolonandrianina – Fandrasa, Madagascar Monja Faralahy – Ascut, Madagascar Anthony Rasolomanana – COSPN, Madagascar Arnol Solondrainy – COSPN, Madagascar Fiary Rakotonirina – GNBC, Madagascar Lovasoa Andriatsarafara – Minot State, USA Kanto Arimanana – Mada Pro, Madagascar Staff :
Jimmy Randriamandimby – Team Manager Ndranto Rakotonanahary – Assistant Coach Nicolas Bertault – Préparateur Physique Mathieu Rakotomala – Analyste Vidéo Pierre Randriamihaja – Docteur Anicet Razafimanantsoa – Kinésithérapeute
La Coupe du Monde des Clubs 2025 entre dans sa phase décisive avec les demi-finales au MetLife Stadium, dans l’État du New Jersey. Ce soir, le club brésilien de Fluminense, novice à ce stade de la compétition, affronte Chelsea, champion du monde des clubs en 2021. Les Cariocas, portés par leur victoire contre Al Hilal (2-1), incarnent le renouveau du football sud-américain. Leur parcours est marqué par l’élimination de l’Inter Milan en huitièmes. Chelsea, de son côté, s’est imposé face à Palmeiras (2-1) en quart de finale. Forts de leur expérience et d’un effectif équilibré, les Blues abordent cette rencontre avec le statut de favoris. Le choc tant attendu entre le PSG et le Real Madrid promet une confrontation de haut niveau, demain soir. Le club parisien, pour la première fois demi-finaliste de la compétition, a écarté le Bayern Munich (2-0) avec autorité. Emmené par Ousmane Dembélé et Vitinha, le champion d’Europe en titre vise un premier sacre mondial. Face à lui, le Real Madrid, sextuple champion du monde des clubs, reste fidèle à son statut. Les Merengues ont battu le Borussia Dortmund (3-2) dans un match disputé. Le jeune Gonzalo Garcia s’est, une nouvelle fois, illustré. L’arbitre polonais Szymon Marciniak, expérimenté et déjà présent lors de la finale de la Coupe du Monde 2022, dirigera cette rencontre. Tandis que Chelsea et le Real Madrid incarnent la tradition, Fluminense et le PSG symbolisent l’émergence de nouvelles puissances.
Les quatre boulistes qui représenteront Madagascar au championnat du monde dames 2025.
Les quatre boulistes qui représenteront Madagascar au championnat du monde dames 2025.
La Fédération Sports Boules Malgache a dévoilé l’équipe nationale féminine de pétanque pour le Championnat du monde 2025. Hasina, Tita, Fanantenana et Marinah, sélectionnées après une semaine intense de détection, porteront les couleurs de Madagascar avec ambition et cohésion.
La Fédération Sports Boules Malgache (FSBM) a annoncé, ce lundi, la composition de l’équipe nationale féminine qui représentera Madagascar au Championnat du monde Dames 2025. Après une semaine intense de détection, du 30 juin au 7 juillet, à Antsirabe, quatre joueuses ont été retenues pour porter les couleurs de la Grande île : Miary Hasina Malalaharison (CLB SBA), Nirinaniaina Lalatiana Saholy alias « Tita » (C2BA), Nomenjanahary Fanantenana Ravomanana (CPA) et Marinah Ranaivoson (UBM). Elles sont sous la direction du coach Randriambahiny Hanta Francine (Cicine). Vingt-quatre joueuses, issues de divers clubs et ligues régionales, ont participé à cette sélection rigoureuse. Les critères d’évaluation, définis par la direction technique nationale, combinent des épreuves techniques et des qualités humaines. « Nous avons pris en compte les performances aux courses à points, au tir de précision, aux parties en triplette, ainsi que des critères comportementaux tels que le savoir-vivre, la bienveillance, l’empathie et le comportement lors du regroupement », a expliqué Julio Adrien Edouard, président de la FSBM. Les rôles au sein de l’équipe ont été attribués avec soin : Marinah Ranaivoson occupera le poste de pointeur, Tita celui de milieu, et Nomenjanahary Fanantenana Ravomanana celui de tireur. La quatrième joueuse complète cette formation équilibrée, prête à relever le défi international. Lors de l’annonce, le président de la FSBM a tenu à saluer l’engagement des participantes et des encadrants : « Je vous sollicite de votre preuve de solidarité et de cohésion durant la préparation. Je remercie également la direction technique, les ligues et les clubs pour leur implication dans ce processus ». Cette sélection marque une étape clé dans la préparation de l’équipe malgache, déterminée à briller sur la scène mondiale en 2025. Les regards sont désormais tournés vers les prochaines phases de préparation, avec l’espoir de voir ces joueuses défendre avec brio l’honneur de Madagascar.
Ranorine et Jean Wasselin Marovola hier à la Cour Suprême à Anosy.
Ranorine et Jean Wasselin Marovola hier à la Cour Suprême à Anosy.
Un pas de plus pour l’opérationnalisation des branches du pôle anti-corruption dans les provinces. L’Etat veut lancer un signal pour poursuivre les efforts dans la lutte contre la corruption.
Dans une cérémonie solennelle organisée ce lundi à la Cour suprême d’Anosy, le ministère de la Justice a réaffirmé la priorité qu’il accorde à la lutte contre la corruption en installant officiellement deux nouveaux procureurs généraux au sein des pôles anti-corruption. Ranorine a prêté serment comme procureure générale du pôle anti-corruption de deuxième degré à Mahajang. Quant à Jean Wasselin Marovola, il a été intronisé à la tête du même pôle pour Fianarantsoa.
Présidée par le ministre de la Justice, Benjamin Alexis Rakotomandimby, également Garde des Sceaux, la cérémonie a rassemblé magistrats, hauts fonctionnaires et représentants du corps judiciaire. L’ambiance solennelle traduisait l’envergure des enjeux liés à la lutte contre la corruption. Cette double prise de fonction s’inscrit dans le renforcement du dispositif judiciaire pour combattre la corruption sur tout le territoire. En effet, les autorités ont souligné que « ces nominations symbolisent l’engagement indéfectible de l’État malgache à éradiquer la corruption à travers un système judiciaire plus efficace, doté de magistrats intègres et compétents ». La mise en place de pôles opérationnels dirigés par des professionnels expérimentés constitue un levier essentiel. Elle vise notamment à restaurer la confiance du public envers la justice. De plus, elle renforce l’image d’une institution indépendante et engagée dans la bonne gouvernance
Réseaux
Les pôles judiciaires spécialisés de Mahajanga et Fianarantsoa sont stratégiques dans la couverture des affaires de corruption à l’échelle régionale. Ils interviennent dans les enquêtes, les poursuites et le jugement des crimes économiques complexes. cela pour assurer une réponse rapide et adaptée aux réseaux de corruption qui minent l’administration publique et privée. À travers cette initiative, le ministère confirme sa volonté de faire de la transparence un pilier de l’État de droit. Ces nominations illustrent également la volonté politique de traduire en actes les discours sur la bonne gouvernance, alors que Madagascar reste sous la vigilance des bailleurs internationaux et de la société civile.
L’annonce a été faite sur la page de la boîte de production Isalo prod le 20 janvier. Le film sera très bientôt sur les écrans et dure un peu moins de deux heures. Il a été réalisé par Fleurion Randrianambinina et écrit par René Fulgence Tovondrainy.
D’après les informations reçues, le tournage a été effectué en 2024. À part les acteurs de qualité, une personnalité très connue dans le monde musical malgache a été invitée à y incarner un rôle. Il s’agit de Lego. Le chanteur traditionnel s’est finalement lancé dans la carrière d’acteur. Effectivement, les cinéphiles ont hâte de voir l’auteur de « Birizity » sur un plateau cinématographique. « J’aimerai bien voir ce qu’il nous offrira », s’impatiente Moreno Ralaivao, un grand fan.
Par ailleurs, les moviegoers malgaches se disent satisfaits des œuvres accomplies par l’équipe de Tovondrainy. Ils n’oublient pas le sentiment d’angoisse palpitant qu’a fait naître « Dahalo ». Révolutionnant l’art cinématographique malgache, le synopsis relate la réalité dans la partie sud du pays. Le public espère que « Braquage » apportera encore plus de frisson et de suspens.
Le constat est unanime, depuis 10 ans, le septième art malgache ne cesse de progresser. L’image, les scénarios, l’accès aux matériels de haute gamme, le talent des comédiens, et la passion des producteurs favorisent cet essor fulgurant… Certes, une frange de cinéastes malgaches commence à triompher dans le continent africain, mais il reste beaucoup à faire. Malawood devrait conquérir complètement la région du sud-ouest de l’Océan Indien.
C’est un marché porteur depuis quelques années, après la mode des « covers » quand le manque de création originale devient tendance, c’est la nostalgie qui grimpe dans l’évènementiel. Le concert/spectacle « Génération 2000’s » se tiendra au Palais des Sports de Mahamasina le 27 juillet, un concert prévu un dimanche, à partir de 14h. Imagine, Eric Tahiana, Tarika Zay, Tempo Gaigy, Marion, Mirado, Joy K et Spydee en seront les vedettes. De quoi réveiller des souvenirs lointains, ces chanteurs et chanteuses ont marqué tant bien que mal la jeunesse tananarivienne, et pour certains, la jeunesse malgache tout entière, dans la moitié des années 90 et tout le long des années 2000. Beaucoup ont profité de la montée du compact disc tandis que d’autres enjambaient l’ère « mp3 ». Le temps de retrouver les fans aujourd’hui sûrement devenus parents ou grands-parents pour certains et taties pour les éternelles jeunes. Avec ce plateau musical, le Palais des Sports devrait afficher complet.
La symbolique profonde de l’eau a été célébrée à travers un concert inédit de Chœur Miangaly le jeudi 3 juillet dernier à la Cité des Cultures Antaninarenina.
Il s’agit du deuxième chapitre de sa saison « Échos de la Nature ». Cette année, en effet, Chœur Miangaly a choisi de célébrer l’harmonie entre la musique et la nature, explorant les paysages sonores de la planète terre et les émotions profondes qu’ils suscitent.
Chanter l’eau à travers des chants a cappella
Le concert intitulé « Eau … tour» a captivé le public, grâce à une myriade de chants à capella sur le thème précieux de l’eau. Une autre façon de mettre en lumière les aspects de l’eau qui, à part être source de vie, peut également être source de paix intérieure et de ressourcement, de reflet de la beauté du monde, sans oublier son mystère insondable et sa capacité à connecter les âmes.
Chaque morceau a été précédé d’une narration poignante, soulignant les thèmes centraux du concert : la force tranquille de l’eau, sa symbolique comme miroir de l’inconscient, son rôle vital dans les communautés lointaines, les défis et les espoirs qu’elle représente, et son lien indéfectible avec l’amour et la résilience humaine.
Expérience immersive humaine
Sous la direction d’Antsanirina Rakotoarimino (Rahf), fondateur de ce chœur laïque, ce concert a été une exploration profonde de l’eau comme métaphore de l’expérience humaine. «Nous avons voulu offrir au public une expérience immersive, où chaque mélodie, chaque parole, résonne avec leurs propres émotions et réflexions sur la vie », explique le responsable de ce chœur particulier.
Plusieurs chants contemporains encore méconnus du public mélomane malgache figuraient dans le répertoire, dont « Pangalana » qui a particulièrement touché l’assistance. Le but de Chœur Miangaly est justement de les faire connaître, sur fond de voyage émotionnel intense, naviguant à travers les multiples facettes de l’eau.
Remettre la musique chorale au goût du jour
Pour la petite histoire, le Chœur Miangaly, fondé en 2013, est un chœur laïc composé d’une trentaine de chanteurs, passionnés de musique classique. Il souhaite surtout faire connaître la splendeur de la musique chorale. Avec une qualité vocale bien colorée et homogène, mise en avant par la jeunesse de ses membres, le chœur est surtout à l’aise avec les répertoires de la Renaissance et du XXe siècle.
Une structure unique
Devenu semi-professionnel depuis 2020, le Chœur Miangaly se distingue comme la première structure chorale à avoir un statut d’entreprise (à travers CONNECT SPACE sarlu) à Madagascar. Il marque ainsi un tournant décisif pour la professionnalisation de la musique chorale. Contrairement aux structures associatives traditionnelles, le statut d’entreprise permet aux choristes du chœur Miangaly d’être rémunérés pour leur art, faisant de la musique chorale un second métier valorisant et durable.
Ce modèle innovant, unique à Madagascar, permet aux choristes de se consacrer pleinement à leur art tout en assurant leur stabilité financière, un atout majeur pour le développement et le professionnalisme de ce domaine d’art.
Docteur en physique, José Rakotomavo propose une formule pour la refondation nationale.
Docteur en physique, José Rakotomavo propose une formule pour la refondation nationale.
Figure marquante du « Vondrona Antanimena », un cercle de réflexion issu de la société civile, l’ancien député et ex-ministre avance l’idée d’une transition qui ne dit pas son nom. Interview.
CHANGEMENT RADICAL
Midi : Quel est votre regard sur la situation socio-économique actuelle ?
José Rakotomavo: « Bien que les Institutions de la République soient mises en place et normalement fonctionnelles, des voix s’élèvent, pas toujours mal intentionnées d’ailleurs, pour dénoncer les violations manifestes et répétées de la Constitution. Il semblerait même que ces pratiques auraient tendance à se répéter devenant manifestes et une pratique courante. De ce fait, l’Administration finit par perdre la confiance du peuple au point de discréditer complètement les gouvernants, tant au niveau qu’au plan international. Ce genre de dérives finissent par agacer la population et tendent à justifier les revendications qui se font de plus en plus entendre en devenant souvent très virulentes, pointant du doigt la mauvaise gouvernance. Des voix s’élèvent, pas uniquement au sein de l’Opposition mais aussi au sein de la société civile pour réclamer un changement radical. Tout ceci au milieu d’une lutte âpre qui transparaît au sein de l’équipe dirigeante, fragilisant ainsi le pouvoir en place ».
Midi : Vous voulez parler de la corruption ?
José Rakotomavo: « Oui on peut en parler. C’est un phénomène récurrent qui n’est pas propre à Madagascar. Pour autant, c’est un fléau contre lequel il faut lutter car il pourrait être une des causes de notre appauvrissement. La corruption entrave le bon fonctionnement de notre Administration dans son ensemble. On peut déplorer son existence et la banalisation de sa pratique dans notre quotidien. Elle gangrène tous les secteurs d’activité qui sont ainsi paralysés à leur tour. Les chiffres énoncés par les experts mondiaux en 2024 traduisent la détresse de la population, car avec une croissance estimée à 4 %, il apparaît que 80 % de la population vivent avec moins de 2,15 $ US par jour (seuil de pauvreté), qui se traduit par cette grande inégalité sociale et spatiale en termes de développement. L’accès à des droits fondamentaux notamment la nourriture, l’eau potable, le service de santé, l’éducation devient de moins en moins aisée à cause d’une gestion des ressources publiques que d’aucuns qualifieraient d’inefficace, ainsi que d’une mise en œuvre difficile des visions souvent non réalistes et non pertinentes. L’augmentation du taux de chômage en général, la croissance de la pauvreté dans l’ensemble du pays sont autant de signes qui montrent notre sous-développement ».
CONTEXTE DIFFICILE
Midi :Comment jugez-vous la capacité de résilience des Malgaches ?
José Rakotomavo : « Dans ce contexte plutôt difficile et morose tant sur le plan mondial qu’à l’échelle nationale, la population malagasy fait preuve de patience et d’une forte capacité de résilience. En réalité, les différentes périodes houleuses qui ont traversé l’histoire récente de notre pays n’ont fait qu’appauvrir notre Nation. Ce terrible constat l’amène à aspirer à une nouvelle ère de stabilité politique plus propice au développement, rejetant les pratiques de troubles par des manifestations massives dans la rue, somme toute stériles. Ceci doit nous interpeller tous, surtout ceux qui, à un moment ou un autre de leur vie professionnelle, ont eu la tâche de diriger ce pays à quelque niveau que ce soit. Il ne s’agit plus d’accuser ni de se disculper; il n’y a ni de coupables ni d’innocents car tous sont responsables. Il s’agit maintenant de prendre exemple sur cette population courageuse et qui attend beaucoup de ses dirigeants en se mettant tous ensemble pour relever le défi de relancer l’économie et rendre ce pays prospère pour le bonheur de tous les malagasy. Pour ce faire, la nécessité d’un changement radical doit avoir lieu au niveau de la gouvernance et de la gestion des affaires de l’Etat »..
PERSPECTIVE D’AVENIR
Midi : Votre démarche se situe dans quelle perspective ?
José Rakotomavo : « Notre démarche se situe dans le droit chemin déjà tracé lors des différentes concertations ayant eu lieu tant au niveau régional que national, qui ont réuni des participants de toutes les professions et confessions, sans exclusive, venus de tous les coins de l’île, menées sous l’égide des Églises chrétiennes unies au sein du FFKM, qui ont abouti à des résolutions validées par l’ensemble des participants (4 F) en 2013 et en 2023. Ayant reçu l’adhésion d’une large majorité de la population (Chrétiens, Musulmans, et autres..) et nullement contestées par les autres confessions, nous estimons, avec les chefs d’Église, qu’il est grand temps maintenant de mettre en pratique ces résolutions très pertinentes qui, jusqu’à ce jour sont rangées dans les oubliettes, afin que l’on puisse sortir de cette période de crise actuelle. Forts de leur aura dans leur fief respectif, Les Ray aman-dReny traditionnels apporteront leur contribution active dans cette démarche qui se veut nationale ».
Midi : Pareille démarche ne s’annonce-t-elle pas difficile ?
José Rakotomavo : « L’approche pacifique se veut inclusive, loin de tout esprit de vengeance pouvant émaner de quelque camp que ce soit, privilégiant le dialogue aux confrontations violentes et actions extrêmes pouvant diviser les forces vives unies et solidaires autour de ce projet. Il faut initier une nouvelle démarche pour une réconciliation appropriée au contexte, acceptées par tous ; suivies les réparations et indemnisations des victimes des différents conflits qui ont eu lieu ; opérations laissées en suspens par les différents gouvernements qui se sont succédé auparavant. Un budgety afférent devra être arrêté pour assurer son effectivité ».
Midi :Comment tout cela va se faire concrètement ?
José Rakotomavo : « Il s’agit de regrouper toutes les forces vives disponibles et de s’entendre sur la mise en place si besoin est, d’un gouvernement de consensus. Une sorte de gouvernement pour le salut de la patrie. Dans cette démarche, il est nécessaire d’avoir le soutien des forces mixtes militaires – Armée, Gendarmerie, Police nationale – unies et solidaires pour assurer son succès. De nouvelles Institutions aptes à faciliter la réalisation rapide d’un programme cadre en supprimant tout ce qui sera de nature à entraver la réussite de ce projet seront également mises en place. Quant au Parlement, il sera maintenu dans sa forme actuelle. Mais des modifications seront susceptibles d’être apportées concernant le nombre, la composition et les attributions respectives. Un accord politique régira ces modifications. Bien entendu tout ceci devra être discuté dans le cadre d’un dialogue réunissant toutes les parties concernées. Pour le moment ce ne sont que des propositions »..
Midi : Quid de l’attribution des ”seza”?
José Rakotomavo : « Les sièges seront attribués à des représentants triés sur le volet selon des critères consensuels. Les entités dont l’existence et les activités sont reconnues utiles pour la Nation (critères à déterminer dans l’accord politique) pourront parrainer les futurs membres des différentes Institutions. Ces citoyens de bonne volonté et jugés honnêtes et justes, soucieux des intérêts supérieurs de la Nation seront dignes de faire partie de ces Institutions de la République. Les Ray aman-dreny seront là pour y veiller ».
PROGRAMME CADRE
Midi : Avez-vous un programme et/ou un calendrier à avancer ?
José Rakotomavo : « Le programme de mise en œuvre sera fera en trois phases; ce qui permettra d’assurer une transition vers un environnement politique, social et économique plus stable à Madagascar. Chaque phase correspondant à une année représente un jalon essentiel du processus de refondation nationale, visant à établir un gouvernement fort et responsable, soucieux de la démocratie et digne de confiance.
Durant la première phase, toute l’équipe dirigeante, gouvernement et institutions, s’attachera à regagner la confiance de la population et celle des partenaires étrangers. Cette étape est essentielle pour poser les bases de la refondation nationale car la confiance a été largement ébranlée par les crises politiques et économiques passées. Elle doit se concentrer sur la restauration de la légitimité et de la crédibilité des institutions de l’Etat notamment du gouvernement à travers une communication adéquate, l’amélioration de la gestion des affaires de l’Etat et le renforcement des mécanismes de suivi et de contrôle afin de garantir l’intégrité des responsables dans la mise en place d’un processus de décentralisation dont l’impact sur le développement est attendu. A cet effet, un comité où siégeront des experts reconnus, sera mis en place pour faire des propositions en vue d’une décentralisation fédératrice.
Sans entrer dans les détails, il est impératif que l’équipe dirigeante donne des gages visibles à la population dans leur aptitude et leur volonté de trouver des solutions rapides à leurs problèmes quotidiens. Elle veut dorénavant vivre et non survivre.
Cette phase permettra, s’il y a lieu, de repenser à des problèmes fondamentaux tels que la révision de lois électorales et du système judiciaire, et même de la Constitution »..
Midi :En quoi consiste la phase suivante ?
José Rakotomavo : « La phase 2 permettra de poursuivre la réforme des Institutions découlant en partie des propositions du comité d’experts suscité, à l’initiative du gouvernement. Il implique les leaders communautaires et religieux ainsi que l’ensemble de la Société civile malagasy en veillant à valoriser les concepts du Fihavanana ainsi que les valeurs prônées par les résolutions (4 F) issues des résolutions découlant des consultations populaires précédemment citées. Il s’agit aussi pendant cette période de consolider la Réconciliation nationale. Cette phase 2 sera l’occasion d’instaurer les structures issues de la réforme institutionnelle qui permettront de procéder à la préparation des élections libres, transparentes, justes et acceptées par tous ».
ORGANISATION DES ÉLECTIONS
Midi : Et la troisième phase ?
José Rakotomavo : « La troisième et dernière phase ou étape porte essentiellement sur l’organisation des élections. Le Gouvernement dit de salut public doit assurer une transmission du pouvoir suivant les règles de l’art aux nouveaux responsables étatiques issue des élections tout en garantissant l’unité nationale, veillant à la continuité de l’Etat sur le plan économique et social »..
Midi : N’y aurait-il pas beaucoup d’appelés pour peu d’élus ?
José Rakotomavo : « Dès leur apparition sur la scène politique, les citoyens qui auront le privilège d’être choisis pour faire partie de cette période de pause seront appelés à faire preuve de professionnalisme à toute épreuve pour soulager au plus vite les souffrances de cette population vraiment méritante. Dans son ensemble, elle va s’attendre à un grand changement dans leur vie de tous les jours: travail et salaire décents, nourriture suffisante, vie paisible dans sa vie de tous les jours. C’est là le minimum qu’il peut espérer ».
L’optimisme du président américain est mis en avant par tous les observateurs depuis plusieurs jours à propos du conflit entre Israël et le Hamas. Il répète à l’envi qu’un accord sera conclu cette semaine, car Benyamin Netanyahou en a accepté plusieurs points. Il refuse, dit-il, toute dérobade et il sera très ferme envers ce dernier. Le Premier ministre israélien est arrivé hier à Washington et il continue à dire qu’il est décidé à arrêter la guerre alors que son armée continue ses opérations de bombardements sur Gaza.
Un accord de trêve que Trump veut imposer
Le Premier ministre israélien insiste sur le fait qu’un accord de trêve devrait être conclu à des conditions qu’il a acceptées. Son équipe de négociations, avait, dit-il, des instructions précises. Il arrive donc à Washington pour rencontrer Donald Trump qui va faire avancer les choses. La trêve de soixante jours que ce dernier propose est donc en bonne voie. Néanmoins, le Hamas a proposé des changements que le premier ministre juge inacceptables. C’est donc là que le bât blesse, mais des pourparlers vont continuer et les Qataris sont décidés à faire en sorte que les angles soient arrondis. Le principe est que l’on arrive à un cessez-le-feu suivi de ces deux mois de trêve et de la libération d’otages. On attend également le résultat de la rencontre entre le locataire de la Maison Blanche et le chef du gouvernement israélien. Le président américain est, semble-t-il, décidé à imposer cet accord qui lui semble indispensable après les deux mois de guerre à Gaza. Des observateurs estiment qu’il s’agit d’un accord beaucoup plus large qui est en train de voir le jour. Il veut remettre en place l’accord d’Abraham qui inclut l’Arabie Saoudite, le Qatar, les Émirats Arabes Unies et l’Egypte. Les propos de Donald Trump laissent penser qu’il veut arriver, coûte que coûte, à faire régner la paix dans la région. Les pays arabes sont tout à fait disposés à le suivre dans cette voie.